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La vie des cours et des allées en gravier

Comme une surface qui respire, les cours et allées en graviers sont bien loin de désert désolant des surfaces en bitume ou en béton. Grâce à l’humidité due à la perméabilité de la surface, grâce aux déchets qui s’y déposent, grâce encore à la chaleur qui règne dans cet univers minéral, un écosystème propre aux gravillons est présent, souvent incognito. Micro-organismes et insectes sont invisibles mais contribuent à la décomposition à la santé du sol et à la lutte contre les ravageurs. Intéressons nous à la loupe à ce qui se passe sous nos pieds qui crissent sur le gravier.

Du gravier sans produits chimique, sans géotextile et sans décaissement

C’est justement en comprenant que ce sol est vivant qu’on peut réussir un bon entretien. Pourquoi tuer cet équilibre à coup de produits chimiques, quand il suffit de garder une fine couche de graviers propres et meubles à la surface ? Pourquoi passer le balai et l’eau de javel sur une surface en béton, quand il suffit de remuer un peu de gravier pour faire disparaître les poussières, micro-déchets végétaux etc sous un élégant rideau de gravillon ? Tant que la couche structurée de la surface (couche de pierres compactée) reste fonctionnelle, le sol restera parfaitement fonctionnel et élégant.

Point important au chapitre de l’entretien intelligent des cours et allées en gravier : les géotextiles sont quasi inutile, ou en tout cas ne servent à rien d’autre qu’à empêcher les pierres de sous-couche de remonter. Sauf bien sûr si vous comptez passer l’aspirateur entre les graviers, il faut accepter de laisser la surface vivre sa vie, ceci pour le plus grand bonheur de votre portefeuille et sans renoncer en rien à l’esthétisme.

Quant au décaissement pour refaire une beauté à sa cour en gravier, on oublie, sauf des les cas extrêmes de carrossage intensif avec sous couche déstructurée. Autant pisser dans un violon.

Ce ne sont pas les surfeurs qui diront le contraire : mieux vaut surfer sur la vague que d’y résister, surtout qu’on se fatigue plus vite que les vagues.

Sous la surface perméable, des micro-organismes au travail

Sous la surface minérale des cours en graviers, la vie typique du sol continue avec entre autres :

  • les bactéries nitrifiantes, qui aident à maintenir l’équilibre de l’azote dans le sol,
  • les bactéries fixatrices d’azote,
  • les champignons mycorhiziens, qui améliorent l’absorption de l’eau et des nutriments
  • les champignons décomposeurs, qui aident à décomposer la matière organique et à libérer les nutriments dans le sol,
  • les protozoaires flagellés, consommateurs de bactéries et d’autres petits organismes, ils maintiennent l’équilibre des communautés microbiennes

Eh oui, cette micro-vie améliore la structure du sol en décomposant la matière organique qui s’y dépose en humus, améliorant ainsi la texture du sol et sa capacité à retenir l’eau. Certes, cela peut paraître antinomique avec les objectifs de bon entretien d’une surface en gravier, et pourtant c’est tout le contraire !

Plein soleil et univers minéral : quelques insectes ne disent pas non

  • Les fourmis: prédateurs de larves, chenilles, vers, œufs d’insectes et autres insectes nuisibles, elles creusent des tunnels sous la surface, aèrent la terre et recyclent tous les déchets organiques.
  • Les vers de terre : eh oui, ils travaillent sans relâche ici aussi, pour aérer le sol en creusant des galeries. Les vers aident à faire disparaître les feuilles mortes et évitent des problèmes comme l’érosion ou le ravinage du sol.
  • Les pyrrocorisapterus (gendarmes) : insecte bénéfique qui se distingue par son rôle prédateur contre les insectes nuisibles tels que les pucerons, contribuant à la protection des plantes cultivées.  Le gendarme mange les ravageurs, aide à maintenir un équilibre naturel dans le jardin, réduisant ainsi le besoin d’utiliser des produits chimiques. Il contribue à la chaîne alimentaire et à la biodiversité des jardins.
  • Une chenille perdue ? Certaines chenilles, comme celles de papillons nocturnes, peuvent polliniser certaines plantes pendant leur phase larvaire. Les chenilles servent de source de nourriture aux oiseaux, reptiles et certains insectes prédateurs bénéfiques. Et quand vous voyez une chenille sur le gravier, elle est probablement perdue et ne fera pas de mal à votre surface.

La surface en gravier, esthétique et fonctionnelle

  1. Améliorer le drainage : les gravillons aident à drainer le sol et à éviter l’eau stagnante.
  2. Prévenir l’érosion du sol : sur les surfaces pentues, les pierres stabilisent le sol et empêchent l’érosion causée par la pluie.
  3. Aspect esthétique : les gravillons décorent les chemins et les bordures des parterres, améliorant l’apparence générale du jardin.
  4. Réduire la boue : dans les zones pluvieuses, les gravillons empêchent le sol de devenir boueux, facilitant la marche et l’entretien.