Vos surfaces en gravier ont rendu les armes face à l’envahisseur végétal et portent le poids des années ? Vous ne distinguez plus qu’avec peine les anciennes limites des allées qui disparaissent sous l’herbe ? Il est temps de mettre les pieds dans le plat et de poser la question qui fâche : pour rénover et redonner leur splendeur d’antan à ces surfaces en gravier, quelle est la meilleure approche ?
En bref...
Mauvaises herbes et gravier : lutter à mains nues contre la nature
Face à la difficulté de l’équation, nombreux sont ceux qui ont simplement jeté l’éponge : autant engazonner ces surfaces pour les entretenir avec une tondeuse, plutôt que de s’échiner contre l’enherbement. Contre la marée qui monte, même les enfants les plus déterminés finissent par abandonner aux vagues leurs châteaux de sable. C’est amusant au début mais la nature a plus longue haleine que nos velléités. Videz Paris de tous ses habitants pendant 10 ans et la capitale ressemblera à Angkor Vat : toute gloire humaine finit domptée par la nature. Comme aurait pu dire Astérix : Sic Transit Gloria Mundi.
C’est le cas d’un certain nombre de municipalités qui laissent les allées des cimetières ou les alentours des monuments aux morts retourner au vert. C’est encore le cas d’un grand nombre de propriétés dont les occupants n’ont ni le temps ni la disponibilité pour trouver des alternatives au désherbage chimique, qui pendant des décennies faisait office de solution efficace. Quant au vinaigre blanc, bicarbonate de soude, désherbant foudroyant, désherbeur thermique etc : la propagande des wunderwaffen et autres armes magiques, on finit tous par en revenir.
Quels sont les avantages du gravier ?
Pourtant, quel dommage : les surfaces minérales autour des domaines, les allées gravillonnées au milieu des jardins, quelle élégance intemporelle.
Mariage heureux du gravier et de la verdure qui se mettent en valeur l’un et l’autre. Souvent, le gravier a une origine couleur locale qui se marie élégamment avec la saveur de son territoire, comme seule la nature sait le faire.
Comme on dit que les tuiles ne doivent jamais monter au nord (la terre même cuite n’aime pas les gelées qu’elle ne connait pas), eh bien on peut dire que le gravier roulé par le fleuve de la région et préparé par la carrière voisine ne se trouve jamais si beau que quand il met en valeur les propriétés de son terroir. Le goût, c’est tout !
Pas tout à fait tout, car les surfaces en gravier ont aussi le mérite d’être drainantes donc de ne pas contribuer aux problèmes d’évacuations d’eau de pluie, voire de ne pas composer les problème d’inondations. Pas fondamental pour des petites surfaces, mais dès que la surface est conséquente si vous pensez à une surface non drainante type bitume ou béton, vous pouvez faire appel à un bureau d’étude technique pour calculer le chemin de la goutte d’eau sur les pentes et dimensionner les tuyaux d’évac et leurs bassins. Assez vite rédhibitoire.
Fonction anecdotique du gravier : il sert d’avertisseur sonore. A toutes heures du jour et de la nuit, quiconque traverse une cour en gravier à pieds, en vélo ou en voiture annonce son arrivée par un crissement caractéristique. Ceux qui en ont l’habitude le savent : c’est un côté finalement bien pratique.
Rénover sa cour avec un autre revêtement : prendre un devis
Pour aimer son pays, il faut le quitter : vous avez consulté une entreprise de travaux publics BTP et vous avez reçu quelques devis pour remplacer votre gravier. Qui ne tente rien n’a rien.
D’abord les travaux préparatoires du type décaissement avec terrassement du fond de forme et pose d’un géotextile ou polyane pour protéger la grave compactée des remontées de la terre du fond de forme. Option réseaux d’arrosage au passage car c’est le moment ou jamais. Quelques dizaines ou centaines de mètres cubes à évacuer quand même.
Côté revêtement en fonction des budgets et des gouts & couleurs : par exemple du béton désactivé avec ses joints de dilatation sciés et son coffrage périphérique ? Option béton poreux pour la question drainage ? Choix du gravier pas trop petit quand même pour qu’il colle bien dans le béton ?
Pour les pressés du revêtement option moins cher, moins classe et pas poreux : l’incontournable bicouche, solution budget des cours de ferme vingtième siècle. Revêtement sans terrassement, avec simple dépose sur la surface existante. L’avantage de la simplicité, gravier semi fixé. Qui n’est jamais tombé en vélo sur du bicouche lève le doigt et le pose dans le bitume fondu un jour d’août !
Passons sur les inconvénients de l’entretien de ces revêtements divers et variés (bonjour le karcher…). Si on ne comprenait pas trop tard, ça serait moins drôle. A minima, ils ont pour eux l’éternel avantage du neuf qui chasse le vieux. On ne peut pas leur enlever ça.
Et pourtant l’un dans l’autre, même après plusieurs consultations et solutions créatives, même après étude des camions goulottes ou camion tapis, de la stabilisation des sols à la chaux et j’en passe… au vu de l’ampleur du chantier, le budget rénovation reste toujours too much voire ahurissant.
La question devient alors plus facile : par quoi ne pas remplacer le gravier ? Si il faut passer par une rénovation, autant rénover avec du gravier.
Quel objectif réel d’une rénovation de cour vieillissante ?
Si l’entreprise de TP a bien répondu à votre question avec les solutions qu’elle connait, il est pourtant notoire que la solution est le début du problème (comme l’aurait dit Bill Gates !). Si on a besoin de traverser une rivière ou de gravir une montagne et qu’on pose la question à un ingénieur en génie civil, on se retrouve avec un pont ou un téléphérique, alors qu’on pouvait passer à gué ou gravir à dos d’âne !
Il est en de même de notre cour en gravier : ce dont nous avons besoin, c’est d’un gravier remis en état présentable et facile à entretenir. Le terrassement et remplacement par un revêtement de tout type, c’est le marteau pour écraser la mouche.
Le manque d’entretien du gravier n’est souvent que superficiel : nos anciens ayant plutôt l’habitude de faire les choses trop solidement, les anciennes cours en gravier sont souvent très généreusement pierrées en sous couche. Décaisser cette sous couche structurante, c’est véritablement un gâchis surtout si elle a une fonction de cour carrossable tassée et éprouvée par le temps. C’est comme remplacer un vieux parquet – bien séché par les décennies – par des lames neuves de bois, à peine coupé qu’il est facturé et qui va travailler et gondoler de peur à peine posé (vous avez dit rénovation & gaspillage ? passons). Pour la démonstration, nous évacuons donc le cas des cours carrossables défoncées par les années de carrossage, qui effectivement ont besoin d’une refonte en profondeur.
Ainsi la question toute simple devient : comment entretenir simplement la couche superficielle (3 cm) de son gravier, sans toucher à la sous couche structurante toujours intacte ?
Entretenir facilement et durablement avec un désherbeur mécanique
L’histoire de la rénovation à neuf, nous la racontons car nous l’avons entendue à de multiples reprises. Le plus triste, c’est qu’une cour en gravier rénovée de A à Z après terrassement et décaissement retombe aussi vite dans les mêmes problèmes sans l’outil d’entretien adéquat. C’est à dire qu’elle s’enherbe à vitesse grand V, car tout simplement les raisons de la venue des adventices sont toujours présentes, et les mêmes causes produisent toujours les mêmes conséquences.
En un mot comme en mille : il suffit d’une tondeuse à graviers ! Pour que l’entretien du gravier devienne aussi simple que la tonte de la pelouse, un vrai « no brainer ».
Reste encore à préciser que les désherbeurs mécaniques ne sont pas non plus des baguettes magiques, et que pour la remise sur les rails d’une allée en mauvais état, il faut sans doute penser à un travail préalable à la herse pour ameublir l’allée disparue sous les mauvaises herbes, voir remettre du gravier si celui qui existait ne remonte pas à la surface malgré quelques passages du désherbeur mécanique.
Cerise sur le gâteau : pierre qui roule n’amasse pas mousse. Le gravier désherbé mécaniquement reste propre et a nettement moins besoin d’apports et d’ajouts qu’un gravier désherbé chimiquement ou poétiquement (brin d’herbe par brin d’herbes). Ceci en vertu du magnifique principe de « mettre la poussière sous le tapis », ie. les déchets organiques sous les graviers. Et ce n’est pas les églises millénaires – enfoncées 8 mètres sous la rue – qui vous diront le contraire !
